Soledad Zarka & Loup Uberto

Sound and dance performance (current creation)

[it] Rumori, gesti ordinari, favole fugaci.

Mettendo in finzione il gesto antico, attraverso l’approccio di una forma quotidiana e povera di voce e danza, Soledad Zarka e Loup Uberto cercano di rivelare immagini “indicibili”; il gesto sembra associato ad una situazione quotidiana, ma la coscienza non può però definire quale.
Per dialogare con un repertorio di canti di lavoro italiani indicizzati al gesto del lavoro, si tratterà di contattare gesti che a loro volta sosterranno il corpo cantando. Uno studio fisiologico del canto con il gesto come strumento di misura, e allo stesso modo uno studio acustico del gesto con il canto come strumento di misura.

[fr] Bruitismes, gestes ordinaires, fables fuyantes.

En mettant en fiction le geste ancien, par l’approche d’une forme quotidienne et pauvre de la voix et du dansé, Soledad Zarka et Loup Uberto cherchent à faire apparaître des images « innommables » ; le geste semble associé à une situation quotidienne, mais la conscience ne parvient pas, pourtant, à définir laquelle.
Pour converser avec un répertoire de chants de travail italiens indexés sur le geste de labeur, il s’agira de contacter des gestes qui soutiendront à leur tour le corps chantant. Une étude physiologique du chanté avec le geste comme instrument de mesure, et de même une étude acoustique du geste avec le chanté comme instrument de mesure.

[en] By fictionalizing the ancient gesture, by approaching a quotidian and dry form of voice and dance, Soledad and I are seeking to conjure up « unspeakable » images; The gesture seems to be associated with an everyday situation, but consciousness is unable to define which one.
To converse with a repertoire of Italian songs indexed to the gesture of work, we would contact gestures that will in turn support the singing body. A physiological study of the sung with the gesture as a measuring instrument, and likewise an acoustic study of the gesture with the sung as a measuring instrument.

https://youtu.be/D6UahmHZ8lk?si=xo5kmBNSPTR5CESO

Soledad approche les gestes et les objets du quotidien en tant que vecteurs d’une mémoire collective et silencieuse. Dans les rues, dans les embrasures des villes, elle montre des fables aporétiques à celles et ceux qui passent, des images apparemment banales et bientôt bouleversantes, troublantes de familiarité, et suspendues, comme ça, au seuil de la représentation. En considérant l’objet familier et le geste quotidien comme les deux termes d’une même expérience, elle fait apparaître leur symétrie ; L’objet est l’appendice, le prolongement du geste, et réciproquement.
Quand le geste met l’objet en mouvement, l’objet rend apparent ce que le geste seul ne peut pas dire, tandis qu’au même instant, le geste a rendu visible ce que l’objet inanimé ne pouvait dévoiler. Ainsi le corps dansant est-il théâtre d’une coïncidence de l’objet et du geste. Le corps est organe du dansé . De la même manière, le corps peut être organe du chanté, avec la voix comme appendice… De même, je voudrais mener le chant vers des formes de plus en plus pauvres et éloignées du concert, user du concert comme d’un outil de sabotage qui, retourné sur lui-même, devrait rompre l’illusion d’une frontière entre le temps de la représentation et celui de la vie quotidienne. Donner au geste de chanter la même fonction que celui de voir, de dormir, de boire, de préparer un bon repas… pour m’attacher ensuite à déterminer ce qui, dans le quotidien, doit nécessairement distinguer le chanté des autres gestes.


En duo, nous faisons l’ébauche d’une sorte d’archéologie du geste laborieux ; Tout comme le chant de travail soutient le geste de labeur, nous cherchons des gestes qui soutiennent le corps chantant, et de même des chants qui soutiennent le corps dansant. Nous menons en somme une étude physiologique du chanté avec le geste comme instrument de mesure, et de même une étude acoustique du dansé avec la voix comme instrument de mesure.


En mettons en fiction (de fingere – imaginer, manier) ces gestes et de ces voix, nous cherchons à manipuler des images « innommables », où le geste semble associé à une situation quotidienne mais où la situation demeure insaisissable, à l’instar des expériences de chocs cognitifs, où le sujet expérimente un sentiment d’étrange familier tandis qu’il observe un objet qu’il reconnait mais dont il ne peut plus énoncer ni le nom, ni la fonction…


l.u

Soledad approaches everyday gestures and objects as vectors of a collective, silent memory. In the streets, in the city embrasures, she shows aporetic fables to those who pass by, seemingly banal images that soon become overwhelming, disturbingly familiar, and suspended, just like that, on the threshold of representation. By considering the familiar object and the everyday gesture as two terms of the same experience, she reveals their symmetry: the object is the appendage, the extension of the gesture, and vice versa.
When the gesture sets the object in motion, the object makes apparent what the gesture alone cannot, while at the same moment, the gesture has made visible what the inanimate object could not. The dancing body is thus the scene of a coincidence of object and gesture. The body is the organ of the danced. In the same way, the body can be the organ of the sung, with the voice as an appendage... In the same way, I'd like to lead singing into ever poorer forms, far removed from the concert, using the concert as a tool of sabotage which, turned in on itself, should break the illusion of a boundary between the time of performance and that of everyday life. To give the gesture of singing the same function as that of seeing, sleeping, drinking, preparing a good meal... and then to determine what, in everyday life, must necessarily distinguish singing from other gestures.
As a duo, we're sketching out a kind of archaeology of the laborious gesture; just as the work song supports the labor gesture, we're looking for gestures that support the singing body, and likewise songs that support the dancing body. In short, we are conducting a physiological study of the sung body, with gesture as the measuring instrument, and an acoustic study of the danced body, with voice as the measuring instrument.
By fictionalizing (from fingere - to imagine, to handle) these gestures and voices, we seek to manipulate “unnameable” images, where the gesture seems associated with an everyday situation, but where the situation remains elusive, as in cognitive shock experiments, where the subject experiences a feeling of strange familiarity while observing an object he or she recognizes but can no longer enunciate its name or function...
l.u

cc : Arielle Estrada